La Fondation PPR soutient le film Fleur du désert, inspiré de la vie de Waris Dirie
Fleur du désert, réalisé par Sherry Hormann, retrace la vie de Waris Dirie, petite fille élevée dans le désert de Somalie qui devient l’un des top model les plus célèbres du monde. C’est aussi l’histoire d’une femme qui a décidé de dédier sa vie à combattre l’excision, dont sont victimes des milliers de petites filles chaque jour.
EXCISION: dans son sens général. ablation d'un petit morceau de tissu biologique. Cependant le terme excision est beaucoup plus communément utilisé pour désigner spécifiquement l'excision clitoridienne, une mutilation genitale féminine impliquant l’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris et de son capuchon, parfois accompagnée de l'ablation des petites lèvres et de la suture des grandes lèvres.
Cette mutilation est illégale dans la plupart des pays du monde, de nombreuses organisations militent pour son abolition mondiale. L'excision présente plusieurs variantes qui diffèrent par l’étendue de l’ablation et des pratiques annexes
La Fondation d’Entreprise PPR pour la Dignité et les Droits des Femmes a décidé de soutenir ce combat.
Dans le cadre de la sortie du film (en salles le 10 mars 2010) et de la Journée internationale de la femme, la Fondation d’Entreprise PPR souhaite sensibiliser un large public et organise, avec le soutien de PPR, une avantpremière de charité. Les fonds récoltés permettront de poursuivre la mise en place d’un « projet pilote de promotion de l’abandon des Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) dans le district sanitaire de Kayes, au Mali », en impliquant, notamment les populations migrantes originaires de cette région en France.
Actrice et réalisatrice lors de la présentation du film à Madrid
Le projet soutenu
Lancé en 2008, ce projet souhaite faire du district sanitaire de Kayes, à 600 km à l’ouest de Bamako (Mali), un district pilote sur cette thématique. Il s’agit d’accompagner durant cinq années l’ensemble des communautés villageoises de cette zone vers l’abandon de cette pratique tout en renforçant la prise en charge des cas les plus graves de complications.
L’atteinte de cet objectif nécessite de travailler au plus près des communautés en instaurant un climat de confiance. Il s’agit notamment de fournir aux individus les connaissances de base sur les risques et les méfaits liés à la pratique de l’excision et de susciter le dialogue au sein des villages pour les amener à réfléchir aux avantages qu’ils pourraient retirer de l’adoption de nouvelles normes sociales.
Image du film
Plus largement, le sujet de l’excision constitue une formidable porte d’entrée pour faire avancer la santé et les droits, notamment ceux des femmes. Parallèlement, il est indispensable d’appuyer les acteurs sanitaires de la localité pour améliorer les soins apportés aux femmes souffrant des nombreuses pathologies liées à l’excision et pour renforcer le rôle qu’ils peuvent jouer dans la prévention.
Après 20 villages la première année, puis 40 en 2009-2010, le projet touchera un total de 100 villages en 2010- 2011, soit presque 100 000 habitants dont la moitié de femmes et permettra d’éviter l’excision de près de 2000 fillettes.
Les mutilations sexuelles féminines constituent au Mali un problème de santé publique majeur. Plus de 90 % de la population féminine est concernée.
Ici,à droite, avec l'actrice qui fait son rôle dans le film
Issue d'une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse car entourée des siens. Mais quand son père décide de la marier à l'âge de 13 ans, Waris prend la fuite.
Traversant le désert au péril de sa vie, elle atteint la ville de Mogadiscio et retrouve sa grand-mère. Cette dernière lui fait quitter le pays en lui trouvant un poste de " bonne à tout faire " à l'ambassade de Somalie à Londres. Waris y travaille pendant 6 ans, telle une esclave, totalement recluse et coupée du monde extérieur.
Quand la guerre civile éclate en Somalie, l'ambassade ferme. Waris se retrouve livrée à elle-même dans les rues de Londres, ne sachant pas un mot d'anglais. C'est alors qu'elle rencontre Marilyn avec qui elle se lie d'amitié. Cette jeune femme, délurée et originale, l'héberge et l'aide à trouver un emploi.
Travaillant dans un fast food, Waris est remarquée par un célèbre photographe de mode. Grâce à lui, elle rejoint une agence de mannequins. Malgré de nombreuses péripéties, elle devient rapidement l'un des plus grands top model international...
Waris Dirie, bergère somalienne devenue top-modèle et militante contre l’excision, dans « Fleur du désert », son autobiographie transposée à l’écran par Sherry Hormann, au lieu de quoi, on tombe sur une pile électrique, qui vous foudroie du regard. Et fulmine pendant une longue minute avant de vous rassurer : « Je plaisante ! »
Depuis treize ans, Waris Dirie a abandonné le mannequinat pour se consacrer à la lutte contre les mutilations génitales féminines. Au profit de l’ONU puis dans le cadre de sa propre fondation. Excisée à 3 ans, elle est la première personnalité à l’avoir avoué publiquement alors qu’elle était au faîte de sa gloire, en 1997.
Un nouveau coup d’éclat dans un destin jonché d’innombrables et tragiques étapes. Du mariage forcé au mariage blanc, de la clandestinité aux poubelles qu’on fouille pour se nourrir, de Mogadiscio à l’Europe. Avant la révélation, sous les yeux d’un photographe de renom, alors que Waris est femme de ménage dans un fast-food londonien.
Aujourd’hui âgée de 45 ans, cette mère de deux enfants est, si possible, plus belle que jamais, avec cette rage qui ne quitte plus son visage d’ange. « Je ne serai jamais délicate. Dans le film, ils ne pouvaient pas me montrer telle que je suis. L’histoire est déjà trop lourde, si vous y rajoutez un caractère aussi fort, ça devient impossible à regarder.
Liya Kebede
Liya Kebede était parfaite. » Visage des campagnes Estée Lauder ou H&M, cet autre top-modèle somalien n’avait jamais entendu parler de son personnage avant le tournage. Et n’a rencontré Waris Dirie qu’après avoir mis en boîte l’ultime scène. « C’était le bon choix, note cette dernière. Je ne voulais pas faire partie du film. Soit on le faisait à ma manière, à 100 %. Soit je me tenais à distance en croisant les doigts. »
Waris Dirie
« Fleur du désert » vaut essentiellement pour son message, nécessaire, contre l’excision. Obligatoirement touchant. Cela suffit à Waris, qui a déjà écrit trois livres sur le sujet : « Donnez-moi encore six ou sept ans, et vous verrez… » Depuis 2007, quatorze Etats africains ont déclaré la pratique de l’excision illégale. Elle toucherait encore 150 millions de femmes dans le monde.
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